La DIA (Direction des Enquêtes Antimafia) vient de publier son rapport au Parlement pour le premier semestre 2019.Quelques enseignements de ce rapport :
– la mafia a été durablement frappée mais n’a pas été défaite. Ainsi, l’imposition du « pizzo », le racket mafieux, est une des priorités des clans pour assurer un financement important et régulier.
– les organisations criminelles italiennes ont une forte capacité à pénétrer le tissus économique et social dans l’ensemble du pays, grâce notamment à des éléments corrompus dans l’administration publique.
– La ‘Ndrangheta est désormais implantée « partout », une tendance suivie de plus en plus par la mafia de Foggia (Pouilles).
– le trafic de stupéfiants reste son activité la plus rémunératrice : les clans mafieux se réinvestissent dans le trafic, après plusieurs années de retrait.
– du fait de son retour dans les activités de drogue, la mafia italienne continue à avoir de solides rapports avec la Cosa Nostra américaine.
– le boss en fuite Matteo Messina Denaro reste une figure centrale, un point de référence pour les mafieux siciliens même si, notamment dans la région de Trapani, certains affidés expriment leur impatience quand à l’absence du boss depuis de très nombreuses années, rendant difficile la prise de décisions, parfois stratégique pour l’organisation criminelle.
– A Naples, il existe une situation de cohabitation entre clans structurés et gangs de jeunes, sorte d' »écoles de la Camorra ».
– La région de Rome et du Latium  est une sorte de « laboratoire criminel » où les mafias traditionnelles interagissent, en équilibre et selon une logique de partage d’intérêts, avec les associations criminelles locales.
– une place importante dans le rapport est faite à la mafia nigérianne, qui contrôle désormais d’importants territoires à Palerme, avec la bénédiction de Cosa Nostra, qui lui laisse des activités de prostitution de rue et de revente de drogues.

Voir le rapport ici