Le rapport 2009 sur la menace du crime organisé en Europe vient d’être publié. Le rapport se concentre notamment sur la notion de « hub criminel » et en relève 5 principaux en Europe.
Le « hub nord-ouest » : correspondant à la zone Pays-Bas et Belgique.
Une présence forte du crime organisé local (néerlandais et belge), mais aussi britannique et irlandais. Une concurrence croissante des organisations criminelles d’Afrique de l’Ouest, du Maroc (pour la redistribution du cannabis en Europe), d’Europe de l’Est, de Turquie (les groupes turco-kurdes dominent le marché de l’héroïne en Europe), du Pakistan (leur rôle s’accroit en matière d’héroïne, notamment par l’utilisation de Dubaï comme plaque tournante entre l’Asie du Sud Ouest et l’Europe), de Colombie, du Vietnam et de Chine (ces deux dernières pour le trafic d’êtres humains notamment). A noter également que le « hub nord-ouest » est une zone importante de drogues de synthèse : les précurseurs venant de Chine et de Russie et le produit final étant exporté dans le reste de l’Europe mais aussi en Amérique du Nord, en Israël et en Australie. La tendance est à l’échange drogues de synthèse contre héroïne au Moyen-Orient et en Asie.
Le « hub Nord-Est » : correspondant aux Pays Baltes et aux villes russes de Kaliningrad et Saint-Pétersbourg
La région est de plus en plus utilisée comme centre de distribution en Europe du cannabis, de l’héroïne et des drogues de synthèse. Le rapport note l’importance croissante du crime organisé lituanien, traditionnellement impliqué dans les faux euros et le vol de voiture, mais également de plus en plus présent dans le trafic de cocaïne. Les organisations criminelles lituaniennes collaborent avec celles de Russie, de Pologne et des autres Pays Baltes, mais également avec les gangs de motards installés dans les pays scandinaves. On note également une présence accrue du crime organisé vietnamien (impliqué dans la production in-door de cannabis au Danemark et en Norvège), des Balkans et d’Afrique de l’Ouest.
Le « hub Sud-Est » : la porte de l’Europe avec la Bulgarie et la Roumanie

Cette zone fait le lien entre plusieurs régions à haute densité criminelle : l’Ukraine/Moldavie + les Balkans + la Turquie. Les criminels roumains sont plutôt actifs dans le trafic d’êtres humains ; les bulgares font dans les faux euros, les drogues de synthèse et la fraude aux cartes de crédit. La zone se situe également sur la route des Balkans de l’héroïne et sur les voies du trafic de cigarettes de contrefaçon. Europol note l’importance croissante du port roumain de Constanta dans le trafic de cocaïne, à mettre en parallèle avec l’implication grandissante des trafiquants albanais et turcs dans ce trafic.

Le « hub sud » : il s’agit en fait du sud de l’Italie, dominé par les 4 grandes mafias locales.
Ces mafias collaborent avec les organisations criminelles albanaises, colombiennes, turcs et d’Afrique de l’Ouest. Une collaboration existe également entre les trafiquants italiens et le crime organisé français. Le crime organisé chinois est également présent dans la région pour l’importation de biens contrefaits. On note une présence du crime organisé lituanien qui a déplacé dans le sud de l’Italie sa fabrication de faux euros, suite aux démantèlements de plusieurs de ses imprimeries clandestines dans les pays baltes.

Le « hub sud-ouest » : la péninsule ibérique.
Il s’agit de la principale zone d’entrée de la cocaïne et du cannabis en Europe. En outre, la présence croissante de communautés chinoises en Afrique pourraient entraîner un flux de produits contrefaits et de méthamphétamine vers l’Europe (installation de laboratoires clandestins avec des précurseurs venant de Chine).
(Octobre 2009 / Europol)