La police fédérale suisse vient de publier son rapport pour l’année 2010. Quelques enseignements :
– crime organisé italien : il s’agit surtout de la ‘Ndrangheta, implantée essentiellement dans les cantons frontaliers ;
– crime organisé de l’ex CEI : il s’agit essentiellement de groupes organisés de voleurs géorgiens, agissant pour le compte d’organisations mafieuses. Des activités de blanchiment dans l’immobilier ont été détectées ;
– le marché suisse de la cocaïne est évalué entre 3,7 et 5,3 tonnes par an. Le marché est dominé par les clans nigérians, avec également une implication de groupes criminels de République Dominicaine. La qualité de la drogue est en baisse mais les prix restent stables. Le renforcement des contrôles aux frontières a entraîné une augmentation des « salaires » des mules ;
– le marché de l’héroïne est dominé par les groupes albano-kosovars. Les groupes serbes sont également impliqués dans le trafic de rue. Les policiers suisses notent toutefois une raréfaction du produit, sans explication claire ;
– le trafic de drogues de synthèse se fait plutôt par les consommateurs eux-mêmes, parfois via Internet, mais peu par des groupes organisés ;
– les prix du cannabis ont augmenté en 2010. Il s’agit surtout d’une production locale, même si de la marijuana arrive également d’Albanie. On a noté des cas d’échange de cocaïne (nigérians) contre de la marijuana suisse ;
– en matière de traite des êtres humains, les prostituées viennent principalement de Hongrie, de Bulgarie, de Roumanie (les proxénètes sont en général des Roms de ces pays), et du Brésil ;
– la police suisse a noté une forte augmentation des affaires de skimming ;
– en matière de fausse-monnaie, il y a eu une baisse du nombre de saisies de faux francs suisses mais une augmentation de la valeur faciale saisie (950.000 CHF), surtout avec la contrefaçon de billets de 1.000 CHF. A l’inverse, les faux euros ont été plus souvent saisis mais pour une valeur faciale moindre ;
– en matière de biens culturels, il y a eu 300 affaires de vols concernant 900 objets (stable). La revente d’objets volés, y compris culturels, se fait de plus en plus sur Internet ;
– hooligans : la police suisse a recensé 200 à 300 supporters violents et 1.500 à 2.000 autres, pouvant être violents, selon les circonstances.

Voir le rapport ici