Publication d'une étude sur le crime organisé au Kenya
International Peace Institute | Septembre 2011A l’occasion de la publication du rapport « Termites at Work : Transnational Organized Crime and State Erosion in Kenya » de l’International Peace Institute, la presse kényane a évoqué les 5 principaux réseaux de trafic de stupéfiants actifs dans le pays.
L’un des réseaux est dirigé par un nigérian qui organisent le passage de la cocaïne par mules depuis le Pérou, la Bolivie et le Brésil jusqu’au Kenya via l’Afrique du Sud et la Tanzanie, avec l’aide de faux documents diplomatiques. La drogue repart ensuite vers les Etats-Unis et l’Europe.
Le deuxième réseau est également dirigé par un nigérian qui fait passer de la cocaïne et l’héroïne via le poste frontière de Namanga (avec la Tanzanie). La drogue est ensuite exportée vers Istanbul via l’aéroport international Jomo Kenyatta. De la Turquie, les cargaisons sont acheminés vers l’Europe, notamment vers le Royaume-Uni. Des « mules » de ce réseau ont déjà été interceptés en Tanzanie, aux Seychelles, en Turquie et au Kenya.
Un autre trafiquant nigérian, bénéficiant d’un passeport ghanéen, dirige un réseau qui expédie des stupéfiants vers la Turquie et la Chine.
Un autre nigérian, utilisant des passeports ivoirien, guinéen, libérien et sierra-léonais, importe de l’héroïne pakistanaise via l’Ouganda. La drogue est ensuite expédiée en Europe. Certains de ses passeurs ont été interceptés à Hong-Kong.
Le dernier réseau est dirigé par un guinéen utilisant un passeport burundais volé. Ses passeurs ont déjà été arrêtés au Pakistan, en Chine et à Hong-Kong.
Le rapport évoque également les affaires de contrebande et de contrefaçon, venant principalement d’Inde, de Chine, de Dubaï, de Turquie et de Singapour. 80% des médicaments anti-malaria circulant au Kenya sont des contrefaçons, tout comme 25% des cigarettes vendus en Afrique de l’Est. La contrebande de sucre venant de Somalie profite aux « seigneurs de la guerre » somaliens, et notamment aux islamistes d’Al-Shahaab. Le trafic du port de Mombassa (1.700 containers par jour) est utilisé par des réseaux de contrebande réunissant des hommes d’affaires, des hommes politiques locaux mais aussi des commerçants chinois, somaliens et pakistanais.
La demande asiatique en matière d’ivoire a fait augmenter les prix : de 100 dollars le Kg en 2002 à 1.800 dollars en 2010. Le braconnage des éléphants kényans est donc logiquement en augmentation. L’exportation vers l’Asie est facilitée par la présence croissante des chinois dans toute l’Afrique.
20.000 somaliens et éthiopiens immigrent vers l’Afrique du Sud chaque année, aidés par des filières organisées kényanes. Des jeunes filles et des jeunes garçons somaliens (parfois âgés de 10 à 15 ans) alimentent des bordels de Nairobi et de Mombassa, parfois en échange de chargements de khat.
Selon le rapport, ces trafics ne peuvent se faire sans une large corruption dans l’administration et dans la classe politique kényanes.
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