L’Observatoire Européen des Drogues et des Toxicomanies et Europol vient de publier un rapport sur les marchés européens de la drogue.
– Héroïne : la consommation est stable voire en déclin. La Turquie reste la plaque tournante du trafic en Europe mais de nouvelles routes semblent apparaître. Il y a un risque de diversification des réseaux d’héroïne vers la méthamphétamine. Les réseaux criminels les plus impliqués dans le trafic sont les organisations turques et albanaises, mais aussi d’Afrique de l’Ouest, du Pakistan et d’Afghanistan. Dans le nord-est de l’Europe, la distribution est surtout entre les mains des réseaux lituaniens, en liens avec la mafia albanaise.
– Cocaïne : elle reste très consommée en Europe même si l’usage semble baisser dans les pays les plus consommateurs. La péninsule ibérique reste la principale voie d’entrée de la cocaïne en Europe, même si on constate de nouvelles routes d’accès par la Mer Noire et les Balkans, et les ports de la Mer Baltique. Les organisations criminelles les plus impliquées sont celles des colombiens, des africains de l’ouest et des marocains. On note une implication croissante des organisations criminelles des Balkans et de Bulgarie. Les criminels européens sont de plus en plus en contact direct avec les cartels mexicains.
– Cannabis : la production d’herbe de cannabis est largement répandue dans l’ensemble de l’Europe, notamment grâce au développement des technologies de culture. La résine de cannabis vient en quasi totalité du Maroc, avec la Belgique et les Pays-Bas comme lieux de stockage et de distribution. L’Estonie apparaît également comme un important pays de transit vers la Russie et les pays nordiques. Les organisations criminelles néerlandaises, vietnamiennes, albanaises et marocaines sont les plus impliqués dans le trafic en Europe. Dans les pays nordiques, ce sont les gangs de motards, parfois en association avec des réseaux polonais.
– Drogues de synthèse : on trouve la plupart des laboratoires de production aux Pays-Bas, mais aussi en Belgique, en Pologne et en Lituanie. Les organisations criminelles européennes collaborent de plus en plus avec les réseaux chinois, russes, turcs et d’Amérique Latine. L’Europe devient aussi une zone de transit pour la méthamphétamine produite en Afrique de l’Ouest et à destination de l’Asie.
– Les « Nouvelles Drogues » sont synthétisées en général en dehors de l’Union Européenne mais des « entrepreneurs criminels » européens ont un rôle important dans l’importation, le packaging et le marketing de ces drogues. Les profits importants et le risque pénal faible pourraient attirer les organisations criminelles sur ce marché.

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