La police criminelle norvégienne (Kripos) vient de publier son rapport sur le crime organisé. Les deux principales menaces identifiées sont les gangs de motards et le crime organisé lituanien.
En matière de stupéfiants, les saisies en 2012 en Norvège ont été de 1.225 kg de cannabis, 160 kg d’amphétamine et de méthamphétamine, 16 kg d’héroïne et 27 kg de cocaïne. Le cannabis vient surtout du Maroc, via les Pays-Bas par le fret. Selon la police norvégienne, la répression en Espagne pourrait entraîner une diversification des pays d’origine du cannabis : Afghanistan, Pakistan et Inde. Mais le développement de « l’euro-cannabis » devrait entraîner une baisse des importations venant de l’extérieur de l’Union Européenne. Des saisies de précurseurs montrent que des laboratoires de production de méthamphétamine existeraient en Norvège. La cocaïne (en provenance des Pays-Bas, de Pologne, d’Afrique de l’Ouest et d’Espagne) semble moins consommée, ce qui se traduit par une baisse des saisies. L’héroïne provient surtout d’Afghanistan et est revendue en grande partie par des nigérians.
Les réseaux lituaniens et polonais sont très présents sur le trafic d’amphétamine et de méthamphétamines. On note une augmentation des affaires de violence liée aux réseaux lituaniens. Les réseaux vietnamiens sont impliqués dans des cultures de marijuana.Les nigérians se retrouvent dans le deal de rue d’héroïne et de cocaïne. Les réseaux marocains importent la résine de cannabis et entretiennent de bons contacts avec le milieu criminel norvégien. Les réseaux somaliens sont évidemment impliqués dans l’importation de khat mais se retrouvent aussi dans la revente d’héroïne à Oslo. Les réseaux kurdes sont spécialisés dans le trafic d’héroïne mais également dans la revente de cannabis et d’amphétamine.
En matière de trafic de voitures volées, on trouve une nouvelle fois les réseaux lituaniens, mais aussi de Russie et de Biélorussie. Il existe des réseaux de mendicité roumains à Oslo et les « travelers » irlandais sont impliqués dans des affaires d’escroquerie, d’abus de faiblesse et de vente de contrefaçon (outillage et générateurs électriques). Le proxénétisme est dominé par les nigérians et les réseaux russes, d’Europe de l’Est et des Balkans. Il ne semble pas avoir de réseaux structurés en matière d’immigration clandestine mais des somaliens, érythréens, afghans, iraniens et soudanais sont parfois en lien avec des réseaux basés en Suède, en Italie et en Turquie. La contrebande de cigarettes et d’alcool est aux mains des réseaux polonais et lituaniens, et aussi kurdes et kosovars. Des réseaux norvégiens sont aussi très présents dans la contrebande d’alcool, en lien avec des polonais et des bosniaques basés en Suède.
Les gangs de motards sont en augmentation en Norvège. Il y a 8 chapitres Hells Angels, 7 chapitres Bandidos (plus un chapitre prospect), 4 chapitres Outlaws et 4 chapitres des Coffin Cheaters (plus un prospect). L’apparition de nouveaux clubs pourrait déstabiliser la scène bikers norvégienne. Ainsi, le « Black Raven Crew » a été créé en février 2010 et compte 2 chapitres, hangaround des Gremiums allemands. Les Gypsy Jokers ont 1 chapitre, créé en novembre 2011. Les Gladiators ont été créés en 2011 et comptent déjà 9 chapitres (plus un chapitre prospect) : ce club accueille notamment des membres exclus en « bad standing » des autres clubs. Les Mongols, créés en 2011, comptent 4 chapitres. Le « MC Viking » (support des Hells Angels) est apparu entre 2011 et 2012 avec un seul chapitre pour l’instant.
Les gangs de rue se concentrent dans les grandes villes mais semblent s’étendre aux zones rurales. A Oslo, on relève notamment les gangs « Young Guns » (créé dans les années 80, 20 à 25 membres d’origine pakistanaise), le « B-gang » (créé dans les années 90, avec un noyau dur de 25 à 30 membres, issus de 4 familles d’origine pakistanaise), les « Furuset Bad Boys » (liés aux « Young Guns », avec un noyau dur de 6-7 personnes, d’origines pakistanaise, marocaine et norvégienne). Il existe aussi des gangs ethniques somaliens et érythréens.

Voir le rapport ici (en norvégien)