Crise des opioïdes au Canada : augmentation des hospitalisations

Publié le 20.10.18

Les hospitalisations en raison d’une intoxication aux opioïdes ont augmenté de moitié (53%) depuis 10 ans au Canada, et la tendance s’accélère depuis 3 ans.En 2017, il y avait eu 17 hospitalisations par jour suite à une intoxication aux opioïdes et 11 surdoses mortelles par jour. Les principales victimes sont les itinérants, les détenus et les autochtones (les indiens ou « Premières Nations »). Statistique Canada a recensé chez les autochtones 38,4 hospitalisations par 100.000 habitants et jusqu’à 61,2 cas pour 100.000 habitants dans les réserves, alors que le taux était de 10,9 dans le reste de la population. Les minorités visibles sont moins susceptibles d’être victimes d’une intoxication : 2,9 hospitalisations par 100.000 habitants.
Statistique Canada a également observé une corrélation entre les revenus et le risque d’hospitalisation. Ainsi, les personnes ayant les plus faibles revenus se sont retrouvées nettement plus souvent à l’hôpital en raison d’une intoxication aux opioïdes que les plus fortunés. Chez les personnes ayant un travail, il y a eu 5,5 hospitalisations par 100.000 habitants. Chez les chômeurs, le taux grimpe à 17 cas et il atteint 22,5 dans la population inactive.
Les données indiquent que les centres urbains de taille moyenne, soit de 30.000 à 100.000 habitants, présentent un taux d’hospitalisation deux fois plus élevé que dans les grandes villes. Statistique Canada constate également que les taux d’hospitalisation sont plus élevés dans l’ouest du pays, notamment en Colombie-Britannique, en Alberta et en Saskatchewan. La hausse des hospitalisations est plus faible au Québec (où il se prescrit le moins d’opioïdes au Canada) : en 10 ans, le nombre de cas est passé de 8 hospitalisations par 100.000 habitants à près de 10 (en Colombie-Britannique durant cette période, ce taux est passé de 15 à près de 30). Les femmes sont plus à risque d’être hospitalisées à la suite d’une intoxication aux opioïdes : 13,6 cas par 100.000 habitants, contre 10,2 chez les hommes. Les hommes sont toutefois surreprésentés dans les morts.

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