Londres : étude sur le phénomène des "county lines"

Ville de Londres | Septembre 2019

Une étude sur les « county lines » vient d’être remis au Maire de Londres. Ce néologisme fait référence à la pratique des gangs qui utilisent des enfants ou des adultes vulnérables, pour vendre la drogue (principalement de l’héroïne et du crack, mais aussi de la cocaïne et du cannabis). Les gangs utilisent le réseau ferré, les bus, les taxis ou les voitures de location. Les adultes sont aussi parfois forcés de conduire. Les paquets de drogue sont attachés sur le torse ou les cuisses, cachés dans les dessous, avalés ou cachés dans des consoles de jeu. Des boîtes peuvent aussi être fixées sous les voitures ou dissimulées dans des caches aménagées, où on peut également y trouver des armes ou de l’argent.
Entre janvier 2018 et avril 2019, 4.013 personnes (des mineurs et des personnes vulnérables), âgées de 11 à 62 ans, auraient été identifiées à Londres après avoir été recrutées par ces réseaux qui couvraient 41 comtés dans l’ensemble du Royaume-Uni. Les réseaux s’étendent jusqu’à les West Midlands, mais la plupart s’étirent à Norfolk, Hampshire, Essex, Sussex et dans la Vallée de la Tamise. Les gangs utilisent également des téléphones portables pour prendre les commandes et livrer les stupéfiants. On estime que 15% des « county lines » sont originaires de Londres.
La plupart des personnes recrutées sont âgées de 15 à 19 ans (46%), suivies des 20-25 ans (29%). 34% de l’ensemble sont des mineurs, essentiellement des garçons (89%). Ces « recrues » viennent notamment des quartiers de Lambeth, Newham et Croydon, avec entre 200 et 300 recrutés dans chacun de ces quartiers.
En 2018, la ville de Londres avait débloqué un financement pour un programme « Rescue and Response » pour venir en aide aux moins de 25 ans pris dans ces réseaux. La première année, 568 jeunes ont été pris en charge par le programme. Si les plus jeunes avaient 11 ans, la majorité (70%) avait entre 15 et 18 ans, à 83% des garçons. Les jeunes et adultes vulnérables se voient proposer argent et drogues par les gangs, qui les approchent près des écoles, des centres d’aide à l’enfance, des clubs de jeune, des parcs publics et des fast-food. Les médias sociaux et les jeux en ligne sont également utilisés pour le recrutement.

Voir le rapport ici

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