Rapport 2020 de la DEA sur la menace des drogues
DEA | Mars 2021
La DEA (agence fédérale américaine de lutte contre le trafic de stupéfiants) vient de publier son rapport « National Drug Threat Assessment » (NDTA) pour l’année 2020. Quelques enseignements :
– Héroïne et opioïdes illicites : près de 70% des décès par surdose aux États-Unis un opioïde ; les décès liés à l’héroïne ont baissé de 4% mais ceux liés au fentanyl sont en hausse de 10% ; les organisations criminelles mexicaines ont établi des laboratoires pour synthétiser le fentanyl au Mexique pour fournir le marché américain ; ils fournissent aussi la quasi-totalité de l’héroïne disponible aux États-Unis.
– Méthamphétamine : elle est très disponible aux États-Unis, produite essentiellement au Mexique ; les overdoses impliquant la méthamphétamine sont en augmentation, notamment à cause de la pureté du produit ; l’épidémie de Covid-19 a entraîné une augmentation des prix même s’il y a eu qu’un impact limité sur l’offre de précurseurs et du produit fini : les organisations criminelles ont artificiellement monté les prix pour augmenter leurs marges sous couvert de la pandémie.
– Cocaïne : la disponibilité aux États-Unis est stable, preuve du niveau élevé de la production en Amérique du Sud ; les surdoses de cocaïne sont en augmentation constante depuis 2013 ; la pandémie a touché l’approvisionnement de la cocaïne, mais n’a pas réduit l’offre du produit aux États-Unis ; les trafiquants ont anticipé les problèmes d’approvisionnement au fur et à mesure de la progression de la pandémie en augmentant les prix (et donc leur marge) mais sans réel impact au final.
– Médicaments sous contrôle : la disponibilité des produits reste constante mais les niveaux d’abus ont diminué ; les détournements et les vols de médicaments sont à leur plus bas niveaux depuis 9 ans.
– Marijuana : la drogue la plus consommée aux États-Unis et toujours illégale au niveau fédéral ; depuis 2013, les saisies de cannabis en provenance du Mexique (principal pays de production) sont en baisse de 81%, remplacé par la production intérieure et des importations du Canada et des Caraïbes ; le taux de THC (principal produit actif du cannabis) est constamment en progression depuis des années.
– Nouvelles substances psychoactives (NPS) : essentiellement des cannabinoïdes et des cathinones de synthèse, mais aussi les opioïdes, les phénéthylamines, les tryptamines, les benzodiazépines et les pipérazines.
– Cartels mexicains : ils contrôlent d’importants couloirs de contrebande, notamment sur la frontière sud-ouest des États-Unis ; les Cartels de Sinaloa et de Jalisco Nueva Generacion (CJNG) semblent dominants et en expansion, notamment grâce à des alliances avec d’autres organisations criminelles.
– Cartels colombiens : 91% de la cocaïne saisie aux États-Unis est d’origine colombienne ; les cartels colombiens contrôlent la production et l’approvisionnement de cocaïne, grâce à leur partenariat avec les organisations mexicaines dont elles dominent la distribution ; les groupes colombiennes maintiennent toujours une présence aux États-Unis, notamment pour aider au blanchiment.
– Réseaux dominicains : les organisations criminelles dominicaines dominent la distribution (en gros) de cocaïne, de fentanyl et d’héroïne dans la région nord-est des États-Unis, fournies par des organisations mexicaines et colombiennes.
– Organisations criminelles asiatiques : elles sont spécialisées dans le trafic de marijuana et de MDMA, et dans une moindre mesure de cocaïne et de méthamphétamine ; elles travaillent dans le blanchiment avec les groupes mexicains et colombiens.
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