Étude de l'ONU sur l'impact du Covid sur le trafic de cocaïne et de cannabis au Brésil

ONUDC | Juillet 2022

L’ONUDC (Office des Nations Unies sur les Drogues et le Crime) a publié une étude sur les effets de la pandémie sur les trafics de stupéfiants au Brésil. Le Covid et ses répercussions (confinement, crise économique,…) ont eu des conséquences sur le trafic mais les trafiquants ont rapidement su s’adapter à cette nouvelle situation.
Durant la pandémie au Brésil, les saisies d’herbe de cannabis ont augmenté, alors que celles de cocaïne ont, temporairement, baissé, malgré des variations régionales. Entre avril 2020 et mars 2021, les saisies de cannabis ont augmenté de 107% (près de 600 tonnes) et les saisies de cocaïne ont baissé globalement de 20% (même si le nombre de saisies individuelles a augmenté). En matière de cannabis, cela s’explique notamment par une augmentation des envois illégaux du Paraguay vers le Brésil, alors que le Covid a fait baisser les activités de répression, d’éradication et de coopération transfrontalière. Les trafiquants de cannabis ont utilisé des voies d’entrée secondaires : dans le nord du pays, les villes de Pacaraima et Boas Vista sont devenues des zones de transit pour le cannabis colombien ; alors que dans le sud, l’État de Rio Grande do Sud a noté des lieux de passages inédits pour le cannabis paraguayen…
En matière de cocaïne, la fermeture des frontières terrestres a mécaniquement entraîné une augmentation des importations par voie aérienne. Malgré ces changements, le paysage criminel brésilien n’a pas été modifié : seuls les principaux gangs du pays avaient les moyens de s’adapter (rapidement…) à la situation et à adapter les itinéraires et les méthodes d’importation. Le PCC (Primeiro Comando da Capital, principal gang du Brésil) aurait ainsi très vite acheté des hélicoptères et des petits avions pouvant transporter de 400 à 500 kilos de cocaïne par vol, depuis la Bolivie et le Paraguay.
Les grands ports maritimes brésiliens ont été surveillés de manière plus stricte, alors même que la demande européenne était soutenue. Il y a donc eu un effet de déplacement (déjà commencé avant la pandémie) vers les ports brésiliens secondaires, et donc moins surveillés… Si le grand port de Santos reste un pilier du trafic de cocaïne par bateaux et/ou containers, d’autres ports apparaissent lors de saisies : au sud, le port de Paranaguá (État de Paraná) et au nord-est, le port de Natal.

Voir le rapport ici

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