Risques pour la santé : du cannabis légal très puissant aux États-Unis
University of Southern California | 18.07.22Selon une étude de l’université de Californie du Sud (USC), la règlementation sur le cannabis aux États-Unis est inadéquate face aux risques sur la santé des produits fortement dosés en THC (la principale puissance active du cannabis). Près de la moitié des citoyens américains vivent désormais dans un État où le cannabis a été légalisé. L’interdiction fédérale pourrait d’ailleurs être levée prochainement.
Un livre blanc de l’USC Schaeffer Center montre cependant que les réglementations des États ne prennent que très peu en compte la santé publique, laissant les consommateurs vulnérables. Il n’y a par exemple pas de plafond pour le taux de THC autorisé dans les produits vendus sur le marché légal. La législation des États ne contrôle pas non plus la diversification des produits à base de cannabis, notamment ceux destinés aux jeunes : crèmes glacées, chewing-gums, gâteaux,…
La consommation de cannabis fortement dosé au THC (pouvant parfois atteindre 90%) peut entraîner des problèmes de mémoire et de coordination à court terme, d’altération des fonctions cognitives, de syndrome d’hyperémèse cannabique (SHC : épisodes répétés de nausées et de vomissement, entraînant des prises compulsives de douches chaudes), de psychose, d’anxiété, de dépression,… Les ventes de ce type de produits sont en forte augmentation aux États-Unis. Seuls deux États (le Vermont et le Connecticut) ont fixé des limites de puissance en THC, la plupart des autres États ont fixé des limites sir le poids des produits. Le marché légal a été laissé à lui-même, sans grand encadrement : les autorités pensaient que le secteur allait s’autoréguler. Mais on constate aujourd’hui, dans les États ayant légalisé, une augmentation des visites, liées à la consommation de cannabis, aux urgences pour des symptômes psychiatriques aigus et des vomissements cycliques.
Les chercheurs de l’USC proposent plusieurs pistes :
– Placer des limites sur la quantité de THC dans les produits légaux vendus : fixer des plafonds clairs et modérés ;
– Instaurer des limites de vente basées sur la puissance : restreindre la quantité de cannabis qu’un détaillant peut vendre à un individu en une seule transaction ou sur une période donnée, en fonction de la quantité de THC dans le produit ;
– Concevoir une fiscalité basée sur la puissance des produits : taxer le cannabis d’une manière similaire à l’alcool, en fonction du potentiel enivrant ;
– Mise en œuvre de systèmes de suivi des données de la semence à la vente : permettre aux organismes de réglementation de visualiser chaque gramme de cannabis légal cultivé et de le surveiller pendant sa migration tout au long de la chaîne d’approvisionnement, y compris la surveillance complète des ingrédients ajoutés aux produits qui sont finalement achetés dans les magasins.
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