Étude sur les activités du crime organisé en Afrique du Sud

Global Initiative Against Transnational Organized Crime | Septembre 2022

L’ONG Global Initiative Against Transnational Organized Crime vient de publier une étude sur les menaces stratégiques du crime organisé en Afrique du Sud (Strategic Organized Crime  Threat Assessment – South Africa). Le document identifie plusieurs activités d’intérêt :
– Trafic de stupéfiants (de haut niveau mais stable) : l’Afrique du Sud est un marché important en matière de stupéfiants (cocaïne, héroïne, méthamphétamine) et un pays de transit pour le trafic international. La drogue alimente les violences entre gangs et la corruption ;
– Trafic d’armes à feu (de haut niveau mais stable) : les armes sont des outils importants du crime organisé, surtout dans le domaine des stupéfiants et dans le contrôle des compagnies de taxis. Elles alimentent la violence entre gangs et permet de « professionnaliser » les acteurs du crime organisé ;
– Traite des Êtres humains (stable) : les données sont limitées sur le trafic d’êtres humains en Afrique du Sud (proxénétisme, travail forcé et immigration clandestine), mais restent des domaines lucratifs pour les organisations criminelles. Ces trafics sont facilités par un haut degré de corruption parmi les fonctionnaires des services d’immigration et de contrôle aux frontières ;
– Atteintes à l’environnement (en croissance) : ces atteintes ont poussé plusieurs variétés de la faune et de la flore vers le risque d’extinction. Le trafic de déchets plastiques est un autre problème en Afrique du Sud. Technologie et corruption favorisent des atteintes ;
– Extorsion (en croissance) : en expansion et en diversification dans plusieurs secteurs de l’économie. Elle remet en cause l’état de droit et le monopole de la violence par l’État et handicape l’économie légale ;
– Enlèvements contre rançon (en croissance) : depuis 2016, cette catégorie est en augmentation, bien qu’elle représente environ 5% de l’ensemble des enlèvements. Les groupes criminels transnationaux ciblent les riches étrangers, entraînant un phénomène de mimétisme par des groupes moins sophistiqués ;
– Vols organisés (en croissance) : braquages de fourgons, vols de fret, cambriolages d’entrepôts,… souvent violents et traumatisants, avec un impact important sur l’économie et sur la confiance en l’État ;
– Violences organisées (en croissance) : la violence se professionnalise dans le pays. Des tueurs à gages et des membres de gangs sont utilisés par des organisations criminelles, mais aussi des hommes d’affaires, pour régler leurs comptes. Les assassinats ciblent également les lanceurs d’alerte et les enquêteurs ;
– Vols de métaux sur les infrastructures critiques (en croissance) : ces vols à grande échelle touchent les secteurs du transport, de l’énergie, de l’eau, des communications et de l’essence, pénalisant ainsi la vie quotidienne de millions de sud-africains ;
– Corruption (de haut niveau mais stable) : la corruption a atteint des sommets lors de la présidence de Jacob Zuma et reste profondément ancré dans la société sud-africaine, décourageant notamment les investisseurs étrangers ;
– Mines illégales (en croissance) : le déclin de l’industrie minière légale a favorisé les mines illégales de diamants, d’or, de chrome, de platine,… Ce milieu est très violent ;
– Cyberciminalité (en croissance) : les particulier, le secteur économique et les services étatiques sont les cibles des cybercriminels lors d’escroqueries ou d’attaques, créant de fortes perturbations dans les activités économiques et sociales ;
– Criminalité économique et financière (en croissance) : fraude, blanchiment, biens contrefaits,… entachent la réputation et les finances de l’Afrique du Sud. Les fraudes détournent les retraites et les épargnent des investisseurs ; le piratage des marchés publiques détourne l’argent public ;
– Criminalité dans le secteur de la santé (stable) : la corruption dans le secteur hospitalier s’est accrue pendant la crise du Covid. Les médicaments contrefaits sont un autre problème mais la criminalité dans ce secteur est très peu documentée.

Voir l’étude ici

Désolé, cette page est seulement accessible aux abonnés de crimorg.com!