Étude sur le trafic de cocaïne en Afrique de l'Est et du Sud
Global Initiative Against Transnational Organized Crime | Décembre 2022L’ONG Global Initiative Against Transnational Organized Crime vient de publier une étude sur le trafic de cocaïne dans le sud et l’est de l’Afrique. Elle porte plus particulièrement sur les pays suivants : Botswana, Comores, Eswatini (ex-Swaziland), Kenya, Lesotho, Madagascar, Malawi, Maurice, Mayotte, Mozambique, La Réunion, Seychelles, Afrique du Sud, Tanzanie, Zambie et Zimbabwe.
Quelques enseignements :
– De plus en plus de cocaïne transite par cette région, même si aucune estimation des volumes n’existe encore. La présence limitée (ou l’absence totale) de saisies de cocaïne dans la région ne reflète pas fidèlement les volumes de drogue circulant dans la région. La consommation de cocaïne semble relativement répandue sur les marchés intérieurs de la région, sous forme de poudre ou de crack. On constate aussi dans la région une consommation de cocaïne par injection, ce qui posent d’autres soucis en matière de santé publique.
– Ces flux de cocaïne semblent être réguliers, multimodaux et diversifiés dans leurs volumes et leurs destinations, ce qui suppose une infrastructure solide pour organiser le trafic. Les chargements de cocaïne arrivent en containers (notamment depuis les ports brésiliens de Rio de Janeiro ou de Santos), transportant des marchandises légales. Les containers chargés arrivent notamment dans les ports de Walvis Bay en Namibie, Durban en Afrique du Sud, Pemba et Nacala au Mozambique, Dar es Salaam et Zanzibar en Tanzanie, et Mombasa au Kenya.
Des chargements de cocaïne arrivent également directement par cargo depuis le Brésil, puis transbordés sur de plus petits bateaux pour décharger à terre où la drogue est ensuite transportée par la route pour les marchés locaux (notamment en Afrique du Sud) ou internationaux. Le micro-trafic (entre 5 et 12 kilos) se fait par fret ou messagerie, par des passagers aériens ou par des bagages non-accompagnés (nécessitant alors la complicité de fonctionnaires ou d’employés de compagnie aérienne).
– le canal du Mozambique semble être une voie de transit de la cocaïne de plus en plus utilisée. Le canal est une route importante pour les cargos et pétroliers reliant l’Océan Atlantique à l’Océan Indien : les flux d’héroïne, de méthamphétamine et de produits précurseurs vers l’ouest ; la cocaïne vers l’est. Le canal du Mozambique est également utilisé par des petits pêcheurs et des caboteurs. Une route maritime d’autant plus intéressante qu’elle n’est que peu surveillée, faute de moyens par les États riverains. Il faudrait des bâtiments gardes-côtes conséquentes, ainsi que des moyens technologiques de surveillances (capteurs, caméras, drones,…). Ces failles pourraient faire passer Madagascar en pays de transbordement et de transit pour la cocaïne à destination des marchés porteurs (Europe, Asie, Océanie).
Prix moyen du gramme de cocaïne
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