Rapport international sur le trafic de cocaïne
ONUDC | Mars 2023
L’ONUDC (Office des Nations Unies contre les Drogues et le Crime) a publié son Global Report on Cocaïne 2023. Quelques enseignements :
– la pandémie du Covid-19 a brièvement déstabilisé le marché de la cocaïne (limitations des voyages internationaux, fermeture des bars et boîtes de nuit,…) qui est rapidement revenue à la normale avec une production record d’environ 2.000 tonnes en 2021. Pendant la période de pandémie, une partie de la cocaïne stockée en Brésil n’a pu être expédiée vers l’Europe et on a noté une plus forte disponibilité du produit sur le marché brésilien. Cette période a également favorisé le trafic de petites quantités par colis ou fret postal ;
– les cultures de coca (environ 300.000 hectares) se trouvent principalement en Colombie (61%), puis au Pérou (26%) et en Bolivie (13%) ;
– les saisies ont eu lieu en Amérique Latine et Caraïbe (72%) puis en Europe Occidentale et Centrale (15%) et en Amérique du Nord (12%) ;
– les usagers se trouvent en Amérique du Nord (30%), en Amérique Latine et Caraïbes (24%), en Europe Occidentale et Centrale (21%), en Afrique (9%), en Asie du Sud (5%), en Asie de l’Est et du Sud-Est (4%), en Océanie (3%), en Europe de l’Est et du Sud-Est (3%),… ;
– l’usage de crack est historiquement haut au Royaume-Uni mais la France, la Belgique et l’Espagne connaissent une forte hausse de cet usage, alors que l’Italie enregistre une augmentation plus lente mais constante ;
– la méthamphétamine est la principale « concurrente » de la cocaïne parmi les consommateurs : la méthamphétamine domine en Asie mais la cocaïne prévaut en Europe et en Amérique Latine. La situation est plus équilibrée aux États-Unis ;
– les pays du « Cône Sud » (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay) sont devenus la principale zone de départ de la cocaïne vers l’Europe ;
– l’Afrique (notamment centrale et de l’Ouest) est de plus en plus une zone de transit pour la cocaïne. L’Afrique du Sud a également connu des saisies records en 2021. Les organisations criminelles brésiliennes ciblent plutôt les pays lusophones : Angola, Mozambique, Cap-Vert ;
– les pays du sud-est européens, notamment la Grèce et la Turquie, confirment leur rôle de plaques-tournantes, principalement pour les marchés ouest-européens ;
– les services européens constatent l’utilisation de « camouflages chimiques » (de la cocaïne dans des vêtements, des plantes, du charbon, du plastique, de la cire d’abeille,…), nécessitant des laboratoires d’extraction en Europe, avec des chimistes spécialisés (notamment Colombiens et Mexicains).
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