Europol vient de publier un rapport sur les réseaux criminels dans les ports européens. Les organisations criminelles travaillent de plus en plus à l’infiltration et au contrôle des principaux points logistiques. L’utilisation de codes de référence de conteneurs détournés (ou la fraude par code PIN) est en augmentation pour extraire des marchandises illicites des ports. Le crime organisé coordonne également des réseaux locaux d’employés portuaires corrompus et/ou intimidés (personnels des compagnies maritimes, travailleurs portuaires, importateurs, sociétés de transport et représentants des autorités nationales). Cette présence d’organisations criminelles dans les ports européens favorisent la violence dans les villes voisines, du fait de la concurrence entre filières.
Le rapport recommande de renforcer l’échange international d’informations sur les réseaux criminels ; d’accorder une attention particulière à la sécurité dans la conception des infrastructures portuaires ; de mettre en oeuvre des partenariats avec tous les acteurs portuaires essentiels pour lutter contre l’infiltration des réseaux criminels dans les ports.
Les ports européens traitent chaque année près de 90 millions de conteneurs, dont 2 à 10% sont inspectés. Les trois plus grands ports d’Europe, à savoir ceux d’Anvers, de Rotterdam et de Hambourg, sont parmi les plus ciblés par les infiltrations criminelles. Les criminels recherchent de nouveaux modes opératoires qui nécessitent la corruption de beaucoup moins d’individus en exploitant des codes de référence de conteneur détournés. Cela nécessite la corruption d’un seul individu, ainsi que la corruption ou une infiltration d’équipes d’extraction, payées entre 7 et 15 % de la valeur de la cargaison.

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