Rapport sur le marché de la cocaïne en France

Publié le 16.04.23

L’Observatoire Français des Drogues et des Tendances Addictives  (OFDT) a publié un rapport intitulé « La cocaïne : un marche en essor ». L’étude constate d’abord une augmentation de la production de cocaïne en zone andine : de 1.134 tonnes estimées en 2010 à 1.982 tonnes estimées en 2020. Les saisies en France ont également augmenté : 2,1 tonnes en 2001 ; 10,8 tonnes en 2011 ; 27,7 tonnes en 2022. Le prix moyen du gramme de cocaïne est de 55 à 85 euros en Europe et de 50 à 70 euros en France. Les personnes (de 18 à 64 ans) ayant expérimenté la cocaïne en France sont passées de 1,8% en 2010 à 5,6% en 2017 ; l’expérimentation chez les adolescents de 17 ans est passée de 0,9% en 2000 à 1,4% en 2022. Les usagers dans l’année pour les 18-64 ans sont passés de 0,3% en 2000 à 1,6% en 2017.
En matière sanitaire, les décès suspects en lien avec la consommation de cocaïne étaient de 473 en 2020 pour 20 des 27 pays de l’Union Européenne, dont 130 pour la France. Les recours aux urgences sont passés en France de 8,6 pour 100.000 passages en 2010 à 21,2 en 2022. Les hospitalisations en lien avec une intoxication à la cocaïne ont augmenté : 4.832 en 2010 à 20.198 en 2021.
D’autres enseignements :
– on note une forte disponibilité du produit, illustrée par l’importance des « petites saisies (moins de 10 grammes) : +60% en 5 ans. La pureté a également augmenté : 45,8% en 2011 et 72% en 2021.
– les routes sont essentiellement maritimes: le vecteur maritime représente ainsi 75% des saisies françaises. 15,8 tonnes ont été saisies dans les ports en 2021, dont 10,3 tonnes au Havre. Le vecteur aérien est surtout représenté par le phénomène des « mules guyanaises » : 2.029 kilos de cocaïne ont été saisis en 2021, avec l’arrestation de 460 passeurs en Guyane et 605 en métropole.
– la consommation de crack (appellation dans les milieux modestes) ou de « cocaïne fumée » (ou « free base » ou « base », appellation dans les milieux aisés) reste rare voire marginale et essentiellement en Ile-de-France et aux Antilles.
– on constate une généralisation de la consommation de cocaïne, même si certains secteurs sont plus impactés : hébergement et restauration / arts et spectacles / information et communication / marins pêcheurs. Autres constats : une augmentation de la féminisation des usagers ; une homogénéisation territoriale ; une diversification des modes d’administration ; une augmentation des usages en association avec d’autres substances (alcool, tabac, cannabis) ; et un changement d’image de la cocaïne.

Voir le rapport ici

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