L’ONG Global Initiative against Transnational Organized Crime (GI-TOC) a mené une étude sur les trafics illicites via les aéroports des pays des Balkans (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Monténégro, Macédoine du Nord et Serbie). Au cours des dernières années, il y a plus plusieurs saisies de biens illicites (stupéfiants, précurseurs, armes, or, migrants, argent liquide, tabac de contrebande,…) et arrestations dans les terminaux aériens de fret et de passagers, de la région. Il s’agit de biens arrivant ou partant des Balkans, ou alors dans du fret en transit.
Il ne semble pas y avoir de connexions très organisées entre les groupes criminels impliqués dans les trafics dans ces aéroports. Il s’agit plutôt d’opérations d’opportunité menées par des organisations criminelles basés à l’étranger qui utilisent ces aéroports dont des employés sont corrompus.
La cocaïne transitant par voie aérienne dans les Balkans est généralement transportée par quantités de moins de 10 kilos dans les bagages de passeurs en provenance d’Amérique du Sud, parfois via des aéroports d’Europe occidentale. La mise en place de nouvelles liaisons reliant les aéroports régionaux aux aéroports ouest-européens semble avoir stimulé la contrebande de tabac. Les produits chimiques précurseurs et certaines drogues de synthèse transitent régulièrement par les aéroports balkaniques à destination d’Europe occidentale. Mais d’autres produits, fabriqués dans des labos clandestins aux Pays-Bas, arrivent dans les Balkans par ces mêmes aéroports.
Ces dernières années, des efforts ont été faits en matière de sécurité, notamment avec l’aide de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) mais il semble y avoir un problème régulier de coopération entre les personnes assurant la sûreté et la sécurité physiques, les personnes effectuant le contrôle aux rayons X des marchandises, les agents contrôlant les importations et d’autres fournisseurs de services de sécurité. Les grosses saisies s’accompagnent souvent d’interpellations mais qui ne concernent que des acteurs de bas niveau. Il y a très peu d’investigations pour remonter les filières criminelles. Les investissements étrangers (notamment chinois) dans les structures aéroportuaires augmentent la connectivité de la région mais l’expose également à des risques de flux de marchandises illicites en provenance de nouvelles sources (précurseurs ou produits contrefaits venant d’Asie).

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