L’ONG salvadorienne Cristosal de défense des droits de l’Homme a publié un rapport critique sur la première année de la proclamation de l’état d’urgence face à la violence des gangs le 27 mars 2022. Cette promulgation restreint la liberté de réunion, l’inviolabilité de la correspondance et des communications, et autorise les arrestations sans mandat.
Malgré une baisse importante du taux d’homicide pour 100.000 habitants (voir ci-dessous), l’ONG dénonce le fait que 153 personnes (dont 4 femmes) incarcérées, sans n’avoir jamais été reconnues coupables, sont mortes en détention. Au total, au moins 63.000 personnes auraient été arrêtées sous le régime de l’état d’urgence, notamment pour association illicite ou terroriste. Près de la moitié de ces décès seraient des morts violentes (suite à des tortures ou des blessures graves, ou à des refus d’assistance médicale ou de grève de la faim).
Cristosal a appelé l’administration du président Nayib Bukele à répondre des conditions dans lesquelles les personnes sont détenues, à respecter la légalité, à libérer les innocents, à répondre pour ceux qui sont morts, à fournir toutes les informations disponibles aux familles des victimes et à mettre fin aux mesures mises en œuvre dans le cadre de l’état d’urgence.

Voir le rapport ici