Développements des cultures de coca au Pérou

InSight Crime - Colombie | 05.07.23

La culture de la coca au Pérou a atteint un niveau record en 2022, la plus forte croissance de ces cultures se situant en dehors des zones de cultures traditionnelles, notamment dans les territoires indigènes et, dans une moindre mesure, les zones protégées. Selon les autorités, 95.008 hectares de terres étaient consacrés à la culture de la coca en 2022 (+18% par rapport à 2021 ; +54% par rapport à 2020).
Dans les territoires indigènes, les plantations de coca représenteraient 18.674 hectares (+87% par rapport à 2021) et représentent désormais 20% de l’ensemble des superficies de coca du Pérou. Les communautés indiennes ont tenté de résister à cette situation : les trafiquants ont répondu par l’intimidation et la violence (4 dirigeants communautaires entre 2019 et 2022).
Dans les zones protégées, la progression des cultures illicites reste faible (de 328 hectares en 2021 à 439 hectares en 2022) mais risque de causer d’importants dommages environnementaux dans ces zones naturelles protégées.
Les cultures de coca se développent également dans les départements frontaliers du Pérou (départements de Loreto, d’Ucayali et de Puno), souvent très éloignés et donc difficiles à surveiller. La proximité avec les pays voisins permet également de faciliter l’accès vers le Brésil et la Bolivie, zones de transit vers les marchés internationaux de consommation. On note d’ailleurs une présence dans ces zones d’organisations comme les dissidents des FARC colombiennes et le « Premier Commando de la Capitale » brésilien.
Dans le même temps, la part des cultures de coca dans la zone de la vallée des rivières Apurímac, Ene et Mantaro (VRAEM), région traditionnelle de production, est en baisse : sa part est passée de 47,6% du total des superficies nationales en 2019 à 37,6% en 2022. Les efforts d’éradication dans la VRAEM restent politiquement et économiquement risqués, surtout qu’une résurgence de la guérilla du Sentier Lumineux a été constatée début 2023.

Voir l’étude ici

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