L’ONG Global Initiative Against Transnational Organized Crime (GI-TOC) a publié une étude intitulée « Altered State – Evolving Drug Trends in Wartime Ukraine« . Quelques tendances :
– Les civils et les soldats en première ligne consommeraient du cannabis, souvent en association avec des produits de synthèse. Un marché noir pour les opioïdes de synthèse (notamment méthadone et Subutex) a émergé : l’héroïne (dont le prix est particulièrement élevé en 2023) est largement remplacée par ces produits.
– La consommation de cathinones de synthèse (méphédrone ou 4MMC ; alpha-PVP ou « flakka ») est également en hausse, notamment parmi les des jeunes cherchant à se libérer du stress et des traumatismes de la guerre.
– Les hospitalisations pour des états psychotiques et des complications rénales dus à l’abus de drogues de synthèse ont augmenté de façon significative.
– Avant l’invasion russe, Odessa servait de plaque tournante pour l’importation de cocaïne. Depuis le début de la guerre, la cocaïne était moins disponible en Ukraine et son prix était plus élevé, mais à partir de mai 2023, les prix ont recommencé à baisser, laissant penser à un déplacement des flux vers l’ouest du pays.
– La production et le trafic de drogues de synthèse sont devenus plus sophistiqués, avec l’implication de groupes organisés et de « cuisiniers » qualifiés.
– Le groupe criminel Khimprom, opérant en Russie, en Biélorussie, en Ukraine et au Kazakhstan, aurait étendu son influence en Ukraine depuis le début de la guerre. L’organisation criminelle profite de ses « contacts » avec de hauts-fonctionnaires, de magistrats, de policiers,… permettant la protection des réseaux de drogues dans tout le pays, y compris sur la ligne de front.

Voir le rapport ici
ou https://globalinitiative.net/wp-content/uploads/2024/02/Ruggero-Scaturro-An-altered-state-Evolving-drug-trends-in-wartime-Ukraine-GI-TOC-February-2024.pdf