Trafic d’armes en Ukraine : un phénomène opportuniste et non organisé
Publié le 20.06.24L’Ukraine, pays d’Europe orientale, et anciennement compris dans l’Union Soviétique, connaît une augmentation majeure du trafic d’armes depuis l’invasion par la Russie, le 24 février 2022. On note une rupture entre le trafic d’armes russe soviétique à la figure de Viktor Bout et Leonid Minin [grandes figures du trafic d’armes, liées au crime organisé] : le trafic d’armes en Ukraine est en réalité non-organisé, et considéré comme “opportuniste”.
En effet, c’est un phénomène assez aléatoire, où les responsables essaient de contourner le gouvernement. Il implique des individus ou des petits groupes qui vendent des armes récupérées sur les champs de bataille. Elles sont ensuite revendues en gros, par lots de groupes d’armes. Les prix sont très bas, surtout près des zones de conflit, tandis que les risques sont élevés : l’Ukraine renforce ses contrôles d’armes de manière accrue depuis peu. C’est une des priorités du gouvernement.
Pourtant, sur le plan concret, le trafic d’armes et moins rentable que d’autres trafics tel que le trafic de drogue par exemple. Et cela en raison du manque de disponibilité du matériel, récupéré de manière aléatoire. En plus de cela, le prix de ces armes sont plus élevés que les trafics d’armes des voisins les Balkans. Ainsi, il n’y a pas d’exportation de ce trafic à plus haute échelle. De plus, les groupes criminels sur place sont d’ores et déjà équipés. Mais ce marché attire aussi les terroristes, collectionneurs, anarchistes, etc.
On note un achat d’armes par la société civile. Cela constitue un grave danger pour la société ukrainienne, notamment en raison du grand nombre d’anciens militaires traumatisés, ce qui pourrait réduire le seuil de violence létale. Plus de 200.000 armes perdues et volées sont recensées depuis l’invasion russe. Les armes à gaz et les pistolets sont les plus demandés et répandus. Les plateformes en ligne, le dark web par exemple, connaissent un essor pour le marché de ces armes volées. Elles sont devenues très fréquentées par les forces de l’ordre, dans l’objectif de trouver le réseau de trafic. Alors, les trafiquants ont recours à des applications de messagerie fermées, comme Telegram.
Les Balkans, eux, continuent de fournir des armes bon marché et en conséquence dans la région, bien que ce soient des vieilles armes datant des conflits des années 1990.
Par Anaë Woodward
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