Le groupe de recherches « Global Initiative against Transnational Organized Crime » a publié une étude sur la présence des organisations criminelles étrangères dans les îles du Pacifique. Quatre groupes ont été identifiés :
– Les Triades et le crime organisé chinois : sans doute les plus présents dans la région, dans les domaines des stupéfiants, du proxénétisme (dont la gestion de maisons closes), des cuber-fraudes et des crimes financiers.

La Triade 14K est particulièrement présente, notamment à Palau (22.000 habitants, à l’est des Philippines et au nord de la Papouasie). Ainsi, en octobre 2018, Wan Kuok-koi, dit « Dent Cassée », parrain de la Triade 14K pour Macao, rencontre le Président de Palau, « Tommy » Remengesau Jr. (photo ci-dessus, Wan à gauche, Remengesau à droite). Le parrain mafieux contrôle également dans l’archipel la « Palau China Hung-Mun Cultural Association« , fortement liée aux autorités chinoises.
– Les cartels colombiens et mexicains utilisent la zone pacifique pour le transit de la cocaïne et la méthamphétamine pour les marchés océaniens et asiatiques. C’est le cartel de Sinaloa qui est le plus présent dans la région, même si aucune implantation pérenne n’y a été constatée.
– les gangs de motards criminalisés : surtout impliqués dans le trafic de stupéfiants, les extorsions et le blanchiment. Leur implantation dans les îles du Pacifique est notamment due à la politique d’expulsion des criminels par les autorités australiennes et néo-zélandaises. Le club des Rebels ont ainsi 2 chapitres aux Fidji, où la présence des Hells Angels a également été repérée. Le club des Comancheros est implanté dans les îles Cook, tout comme le gang néo-zélandais des Head Hunters (mixte gang de rue et gang de motards). Le Mongrel Mob (gang mélanésien de Nouvelle-Zélande, organisé comme un gang de bikers) a été identifié aux Fidji, à Hawaï et aux îles Salomon. Les bikers seraient également présents aux Vanuatu.
– les groupes mineurs : d’Europe de l’Est ou du Moyen-Orient, surtout dans les stupéfiants et les fraudes aux distributeurs automatiques.

Voir le rapport ici
ou https://globalinitiative.net/wp-content/uploads/2024/04/Virginia-Comolli-Martin-Thorley-A-crowded-space-Foreign-organized-crime-groups-in-the-Pacific-islands-GI-TOC-May-2024.pdf

NDLR : Wan Kuok-koi a été condamné en 1998 à Macao pour blanchiment, usure et appartenance à une Triade et libéré en décembre 2012. Il est également le Président de la « World Hongmen History and Culture Association« , association basée au Cambodge qui compte plusieurs dizaines de milliers de membres à travers le monde avec comme objectif de permettre aux chinois de vivre dans d’autres pays en apprenant leur culture… Il prévoit de développer sa propre cryptomonnaie, la « Dragon Coin », et ses intérêts dans le commerce, l’hôtellerie et les casinos. Wan Kuok-koi a aussi créé la « Hongmen Security Company », destinée à aider les sociétés chinoises à se développer à l’étranger.