Rapport sur le crime organisé au Brésil
Fórum Brasileiro de Segurança Pública | Juin 2024Un rapport publié par le « Forum Brésilien de Sécurité Publique » et Esfera Brasil évoque l’ampleur et la diversité des activités des 72 factions criminelles opérant au Brésil. Parmi elles, le Comando Vermelho et le Primeiro Comando da Capital jouent un rôle majeur à l’international, avec des opérations dans plusieurs régions du pays, notamment l’Amazonie. Ces factions sont impliquées dans des activités variées, allant du trafic de drogue à la contrebande de produits agricoles, mais le pays peine à suivre la trace de leurs flux financiers.
En effet, le COAF, l’organisme de contrôle des activités financières, est submergé par 1,7 million de signalements d’opérations suspectes et 4,4 millions de transactions en espèces chaque année, dont seule une fraction peut être analysée par les quelques centaines de fonctionnaires disponibles. En 2023, le COAF a généré 16.411 rapports de renseignements financiers, majoritairement à la demande de la police fédérale et des polices civiles des États. Cependant, cette capacité limitée d’analyse et le manque de coordination nationale entravent la lutte efficace contre le crime organisé. En effet, le rapport montre que seulement 10 % des expéditions de cocaïne sont interceptées, malgré des efforts constants.
Le rapport souligne également l’influence croissante des factions criminelles dans divers secteurs de l’économie informelle et formelle, notamment dans le secteur immobilier, où le PCC et le Comando Vermelho se concurrencent désormais avec les milices pour la gestion de terres et de logements clandestins. Les factions étendent leur emprise en exploitant les failles de contrôle dans le commerce d’or, de bois et d’armes, mais également en participant au trafic de véhicules volés, d’appareils électroniques et même de biopiratage.
Pour faire face à ces problèmes, les auteurs proposent la création d’un Comité Interministériel de Lutte contre le Crime Organisé afin de coordonner les actions entre les différents niveaux de gouvernement et de définir des objectifs et des opérations conjointes. Ils recommandent aussi une amélioration du COAF en termes de technologie et de personnel, ainsi que l’adoption d’une Loi Générale de Protection des Données d’Intérêt pour la Sécurité Publique pour faciliter le partage d’informations sensibles entre les agences d’investigation.
Voir le rapport ici
ou https://apidspace.forumseguranca.org.br/server/api/core/bitstreams/bf4dee40-c103-4dd9-8bf6-a62d5bbd0384/content
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