Étude sur les tendances en matière de stupéfiants en Europe
Global Initiative against Transnational Organized Crime | Décembre 2024
Le think tank spécialisé « Global Initiative against Transnational Organized Crime » a publié le document « Observatory of Organized Crime in Europe: European Drug Trends ». Ce rapport offre une analyse des dynamiques, tendances et menaces sur les marchés de la drogue en Europe, couvrant 11 grandes villes (voir la carte ci-dessus).
Quelques enseignements :
– Malgré l’interdiction par les Talibans de la culture du pavot en Afghanistan, l’héroïne reste accessible en Europe. Les marchés européens ont vu une diminution de la pureté dans certains endroits, mais les prix restent stables.
Kyiv, touchée par la guerre, connaît une perturbation importante de l’approvisionnement en héroïne, poussant les consommateurs vers des drogues synthétiques comme les cathinones.
– Bien que la demande de fentanyl reste faible, les opioïdes sur ordonnance (Tramadol, oxycodone) circulent dans les réseaux illicites. Des overdoses, y compris mortelles, ont été signalées, notamment en raison de médicaments falsifiés contenant des substances très puissantes comme les nitazènes. La stigmatisation des opioïdes freine leur propagation rapide, mais des tendances émergentes inquiètent les experts.
– La disponibilité de la cocaïne demeure élevée malgré des pressions accrues sur les principaux ports (Rotterdam, Anvers). Les prix et la pureté restent constants, ce qui indique une résilience des réseaux de trafic.
La consommation de crack s’étend au-delà des groupes traditionnellement marginalisés. Certaines villes rapportent des augmentations significatives des résidus de crack dans les eaux usées.
Une tendance croissante à liquéfier la cocaïne pour la transporter sous forme dissimulée (dans des shampooings, des textiles, etc.) a été observée et des laboratoires d’extraction sont régulièrement démantelés.
– Les acteurs criminels majeurs incluent des groupes Albanais, Turcs et Marocains, qui dominent les chaînes d’approvisionnement de cocaïne et de cannabis.
Les ports comme Anvers, Barcelone et Valence jouent un rôle critique pour l’entrée des drogues en Europe.
Une diversification des groupes criminels a été notée, avec des réseaux locaux et internationaux collaborant pour contourner les pressions policières.
La « fragmentation des réseaux » favorise des collaborations ad hoc, rendant plus difficile leur neutralisation par les forces de l’ordre.
– La prolifération de substances opioïdes hautement puissantes, combinée à un manque de contrôle strict, fait craindre une crise similaire à celle observée en Amérique du Nord.
Les cathinones et autres substances de synthèse gagnent en popularité notamment en Europe de l’Est.
– Les trafiquants utilisent de plus en plus des canaux numériques pour vendre des drogues et distribuer des médicaments contrefaits. Cela rend leur traçabilité complexe pour les autorités.
L’étude met en évidence une évolution rapide et sophistiquée des marchés des drogues en Europe, avec des acteurs adaptatifs et des dynamiques complexes. Les réponses doivent inclure une coordination transfrontalière, des innovations dans la surveillance et une approche large incluant santé publique et sécurité.
Voir l’étude ici
ou https://globalinitiative.net/wp-content/uploads/2024/12/Observatory-of-Organized-Crime-in-Europe-European-Drug-Trends-Monitor-Issue-1-GI-TOC-December-2024.final_.pdf
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