Étude sur la production de drogues de synthèse dans les Flandres belges

Observatoire Français des Drogues et des Tendances Addictives | Juillet 2024

L’OFDT (Observatoire Français des Drogues et des Tendances Addictives) vient de publier le 17ème numéro de la revue intitulée « Drogues, Enjeux Internationaux » (DEI). Ce numéro est consacré à la production de drogues de synthèse dans les Flandres.

Depuis 2020, cette région est un centre important de production de drogues comme les amphétamines, la MDMA et les méthamphétamines, avec une augmentation notable des laboratoires clandestins. La Belgique et les Pays-Bas sont des plaques tournantes de ce marché, attirant des trafiquants, notamment néerlandais et parfois mexicains, qui utilisent leur expertise en chimie pour perfectionner la fabrication.
L’ampleur du phénomène est illustrée par le nombre croissant de laboratoires démantelés. En 2021, la police belge a identifié 27 laboratoires et 29 sites de dépôt sauvage de déchets chimiques. La pandémie de COVID-19 a temporairement ralenti ces activités, mais elles ont rapidement repris, et les autorités observent une expansion géographique des sites de production.

Un des problèmes majeurs est la gestion des déchets issus de cette production : pour chaque kilo de drogue fabriquée, plusieurs dizaines de kilos de déchets toxiques sont générés. Ces déchets sont souvent abandonnés dans des forêts, brûlés dans des véhicules, mélangés à d’autres substances ou directement jetés dans les égouts et cours d’eau. Cela entraîne une pollution grave, difficile à détecter, qui peut contaminer durablement les sols et les nappes phréatiques.
Les autorités belges tentent de répondre à ces menaces environnementales en intensifiant la détection des labos et en encourageant les citoyens à signaler les activités suspectes. Des plateformes de signalement ont été mises en place dans plusieurs provinces, et des sessions d’information visent à sensibiliser la population aux risques liés à la production de drogues. De plus, certaines condamnations judiciaires incluent désormais des sanctions pour les dommages environnementaux, et des pollueurs ont été contraints de financer le nettoyage des sites contaminés.

Malgré ces efforts, des défis subsistent. L’absence de procédures standardisées pour le traitement des sites pollués complique la gestion des incidents. Les autorités locales, confrontées à des coûts élevés de dépollution, réclament des financements supplémentaires. Par ailleurs, la coopération entre la Belgique et les Pays-Bas reste essentielle pour lutter contre cette production transfrontalière.

Le rapport conclut sur la nécessité d’adopter des stratégies plus proactives pour limiter les dommages environnementaux et sanitaires liés à la fabrication illégale de drogues. S’inspirer d’approches mises en place dans d’autres domaines pourrait être bénéfique, notamment en mettant en place un système national unifié de signalement et en développant des mesures de prévention pour réduire les risques en amont.

Les découvertes de labos et de dépôts de déchets
entre 2013 et le 1er septembre 2023 (recensement dans la presse)

Voir l’étude ici
ou https://www.ofdt.fr/sites/ofdt/files/2024-07/dei17_2024_fr.pdf

Désolé, cette page est seulement accessible aux abonnés de crimorg.com!